Marc Riboud

1923 – 2016

 

Marc Riboud est un célèbre photographe français. Ses images de l’étranger, notamment de Chine et du Viêtnam, contribueront grandement à sa renommée.

Membre de « Magnum Photos » pendant de nombreuses années, il laisse derrière lui un héritage considérable dans le monde photographique, dont l’iconique Fille à la fleur, photographie qu’il réalisera en 1967 lors d'une manifestation pacifiste à Washington.

 
 

Marc Riboud

1923 – 2016


 

Biographie

    • Marc Eugène Riboud

    • 1923 - 24 juin (France)

    • 2016 - 30 août (France)

    • marcriboud.com

    • 1923 – Naissance à Saint-Genis-Laval, près de Lyon.

    • 1937 – Prend ses premières photographies lors de l’Exposition universelle de Paris.

    • 1953 – [Le peintre de la tour Eiffel] Obtient sa première publication: une photographie d’un peintre de la tour Eiffel, publiée dans le magazine « Life ». La photographie deviendra l'une de ses images les plus célèbres.

    • 1967 – [La jeune fille à la fleur] Photographie une jeune manifestante s'opposant aux soldats lors d'une manifestation contre la guerre du Vietnam, à Washington. L'image deviendra une icône mondiale, symbole de la paix, et de la résistance pacifique, et la photographie la plus célèbre de Riboud.

    • 2016 – Meurt à Paris, à l’âge de 93 ans.

    • Le peintre de la tour Eiffel
      France, 1953

    • La jeune fille à la fleur
      États-Unis, 1967

  • “La photographie ne peut pas changer le monde, mais elle peut montrer le monde, surtout quand le monde est en train de changer.”

    Marc Riboud

 

1923

Marc Riboud naît le 24 juin, à Saint-Genis-Laval, près de Lyon. Il est le cinquième d’une famille de sept enfants.

À ses 14 ans, son père lui offre l’appareil Vest Pocket Kodak qu’il utilisait dans les tranchées pendant la Première Guerre mondiale (amateur éclairé, son père avait également acquis un des premiers modèles d’appareil Leica, modèle déjà fétiche pour les grands photographes reporters dès les années 1930).

Armé de son nouvel appareil, Marc prend ses premières photographies lors de l’Exposition universelle de Paris.

Deux ans plus tard, son père se suicide quelques semaines après l’entrée en guerre, traumatisé par le souvenir de la Première Guerre mondiale.

 

1942

19 ans

En 1942, en pleine Seconde Guerre mondiale, Marc s’engage dans la Résistance avec le fiancé de sa sœur; il est âgé de 19 ans. Le fiancé de sa sœur sera abattu, et Marc échappera de peu à l’arrestation par les Allemands.

En 1944, il participe aux combats dans le Vercors avec un bataillon de chasseurs alpins, dans lequel il continue de servir en Italie et en Autriche jusqu’en 1945.

Une fois la guerre terminée, Marc commence des études d’ingénieur à l’École centrale de Lyon. Il travaille comme ingénieur pendant plusieurs années, tout en continuant de faire de la photographie. Lors d’un congé pris pour photographier les festivals de danse de Lyon et d’Avignon, il décide de ne pas retourner à l’usine et de se consacrer entièrement à la photographie.

En 1951, Marc visite l'Exposition universelle de Paris: les images de la Chine qu'il découvre dans le pavillon chinois l’inspirent. Elles seront les prémisses des voyages en Chine qui suivront, et durant lesquels il prendra de nombreuses photographies devenues célèbres.

 

1953

30 ans

Marc s’installe à Paris.
Grâce à son frère Jean, il rencontre Henri Cartier-Bresson, puis Robert Capa. Marc se balade dans Paris à la recherche de l'image symbolique, et apprend que l'on repeint la tour Eiffel. Il y court et revient avec la photographie d’un peintre.

L’image sera publiée dans Life, avec pour titre « Blithefull on the Eiffel Tower » (Le Bienheureux de la tour Eiffel). Marc a tout juste 30 ans. Il s’agit de sa première publication. Aujourd'hui, transposée en affiche, elle est parmi les photos de Paris les plus vendues…

 

Sur l’invitation d’Henri Cartier-Bresson et de Robert Capa, il rentre alors à l’agence Magnum; il y restera plus de 30 ans. Comme tout provincial il photographie alors beaucoup Paris, avant de faire son premier voyage de photographe en Yougoslavie, puis de passer un an en Angleterre sur les conseils de Robert Capa.

 

1955

32 ans

En 1955, Marc prend la route, traverse le Moyen-Orient pour atteindre l’Inde. Il y reste une année. De Calcutta, il gagne la Chine en 1957 pour un premier long séjour de plusieurs mois, avant de terminer son périple en Extrême-Orient par le Japon.

Il reprend à nouveau la route en hiver 1958, traverse l’Alaska, puis rejoint les États-Unis et le Mexique.

 

1960

37 ans

À partir des années 1960, de nombreux pays africains accèdent à l’indépendance. Après un séjour de trois mois en URSS, Marc réalise alors de nombreux reportages en Afrique subsaharienne, au Ghana, au Nigéria et en Guinée.

En 1962, il se rend régulièrement en Algérie et y photographie les célébrations de l’indépendance; l’Algérie devient indépendante le 5 juillet 1962, après huit années de guerre meurtrière.

 

1963

40 ans

Marc prépare sa première exposition personnelle à Chicago. Il part également en reportage à Cuba en compagnie du journaliste Jean Daniel, fondateur du Nouvel Observateur. Ils rencontrent Fidel Castro et l’interviewent dans leur chambre d’hôtel. Quelques jours plus tard, Jean Daniel est présent lorsque Fidel Castro apprend par téléphone l’assassinat du président américain John Kennedy à Dallas.

En 1965, il retourne en Chine où il photographie les prémisses de la révolution culturelle. Ses photographies seront publiées dans la presse internationale.

 

1967

44 ans

C’est à ce moment que Marc prend l’une de ses photographies les plus célèbres: la fille à la fleur.

En 1967, à Washington, lors d’une grande manifestation contre la guerre du Vietnam, des pacifistes s'approchent du Pentagone gardé par des soldats, baïonnettes au fusil. C’est là que Marc photographie la jeune Jan Rose Kasmir.

La photographie montre une jeune femme tenant une fleur devant des soldats armés, symbolisant la résistance pacifique. Cette image entrera dans l’histoire, et deviendra une icône de la paix et un symbole de l'opposition à la guerre du Vietnam.

Un an plus tard, il photographie à Paris les événements de mai 68.

 
J’étais là depuis 5h00 du matin. Une masse humaine se plante devant une muraille de baïonnettes. Une jeune fille s’approche, parle aux militaires, une fleur à la main.
— Marc Riboud
 
 

Marc commence également à couvrir la guerre du Vietnam, et effectue des reportages au Sud ainsi qu’au Nord Vietnam, où il est l’un des rares photographes à pouvoir entrer. Marc écrit des articles sur la destruction de la ville de Hué et sur le quotidien des troupes à bord d’un porte-avion américain, qui sont publiés dans Le Monde et Paris Match.

 

1971

48 ans

Marc Riboud retourne en Chine, et se rend au Pakistan oriental, au moment des combats sanglants qui précédent son indépendance et son nouveau nom de Bangladesh. Il photographie les camps de réfugiés de part et d’autre de la frontière, et alerte Indira Gandhi, Première ministre de la république d’Inde, sur la violence de ces affrontements.

 

1973

50 ans

Marc Riboud se rend aux États-Unis où il couvre le procès du Watergate, affaire d’espionnage politique qui aboutira à la démission du président américain Richard Nixon.

 

1979

56 ans

Reportage en Iran pendant la révolution islamique. Marc Riboud photographie les foules en délire fêtant le retour de l’ayatollah Khomeiny. La même année, il montre l’occupation de l’ambassade des États-Unis et la séquestration de son personnel.

Après 30 ans de collaboration, Marc démissionne de l’agence Magnum, avec laquelle il conservera des liens amicaux.

 

1980

57 ans

Durant les années 1980, il retourne régulièrement en Orient et en Extrême-Orient, notamment pour suivre les changements immenses et rapides de cette Chine qu’il connaît depuis trente ans.

 
La photographie ne peut pas changer le monde, mais elle peut montrer le monde, surtout quand le monde est en train de changer.
— Marc Riboud
 
 

1987

64 ans

Marc Riboud photographie le procès de Klaus Barbie, chef de la Gestapo à Lyon entre 1942 et 1944, et jugé pour crime contre l’humanité. Ses photographies du procès accompagnent un article publié dans Libération et Le Nouvel Observateur.

 

1992

69 ans

De 1992 à 2003, Marc Riboud continue à se rendre régulièrement en Chine et photographie ses métamorphoses spectaculaires.

 

2001

78 ans

Marc Riboud est à New York pour le vernissage d’une exposition quand surviennent les attentats du 11 Septembre. Il les photographie en direct sur la télévision de sa chambre d’hôtel.

 

2010

87 ans

En 2010, Marc effectue un ultime voyage à Shanghai, pour l’inauguration d’une exposition; il est alors âgé de 87 ans. Sa santé fragile le contraindra ensuite à rester à Paris.

 

2016

93 ans

Marc continuera de travailler jusqu'à sa mort, en 2016, à l'âge de 93 ans. Il s’éteint à Paris, le 30 août. Au fil de sa carrière, Marc Riboud aura parcouru le monde entier, visitant des pays comme l'Inde et le Népal, et traversant l'Afrique, les États-Unis et le Moyen-Orient.

Sa vie durant, il aura travaillé aux côtés d'autres grands photographes tels que Henri Cartier-Bresson et Robert Capa. Ses photographies auront été publiées dans de nombreux magazines comme Life, National Geographic, ou encore Paris-Match, et Marc aura remporté de nombreux prix pour son travail.

Il laisse derrière lui l’image d’un photographe humain, célèbre pour ses photographies emblématiques du monde entier. Et un style photographique caractérisé par une approche humaniste, et une attention particulière portée aux détails. Il savait allier actualité, composition et poésie. Des qualités qui confèrent à son œuvre une richesse et une sensibilité peu communes…

florian

 
 


#230416/1000
Florian

Florian est un photographe et entrepreneur suisse. Aujourd’hui, il vit et travaille à Lausanne, sur les rives du lac Léman, et se consacre désormais à ses différents projets personnels. 

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